La bijouterie d’Isadril L’étincelant
19 Octobre, de l’an 1203 ;
J’ai enfin éclairci le mystère de l’enlèvement des deux jeunes hommes. L’amulette, que la pauvre vieille femme avait réussi à arracher à ce mystérieux agresseur, est une création du sorcier Isadril L’étincelant. Il vit dans une petite maisonnette, adossée à sa bijouterie, à flanc de falaise, tout près du petit village d’Aveen. Isadril a eu une étrange réaction quand je lui ai montré l’amulette en lui demandant s’il se souvenait de l’acheteur. Il a répondu qu’il vendait bien trop de bijoux pour se souvenir de tous ses clients et a immédiatement changé de sujet en me proposant de me montrer son atelier de création. J’ai ressenti la présence d’une magie maléfique derrière les murs de cette petite pièce creusée dans la roche et j’ai immédiatement compris qu’il se passait quelque chose ici. Comment un homme seul pouvait-il réaliser autant de bijoux ? Et de plus, il restait extrêmement évasif sur la provenance des pierres précieuses. Poussé par mon instinct, je suis revenu après la fermeture de la boutique. Je me suis faufilé dans la maison et j’espérais surprendre Isadril dans son atelier, mais la pièce était vide ; seul un lointain bruit de pioche résonnait derrière les murs. J’ai découvert un passage secret qui m’a conduit dans une caverne naturelle. J’ai suivi les galeries en me rapprochant du bruit de pioche. J’éclatai de rage quand j’aperçus deux homoncules obligeant, à l’aide de fouets, plusieurs jeunes hommes à extraire un précieux cristal pourpre. J’ai froidement exécuté ces misérables créatures pour libérer les jeunes forçats. J’ai retrouvé Isadril un peu plus loin dans un petit atelier, lui aussi sous la domination d’un homoncule. Isadril m’a offert une magnifique chevalière ornée d’une demi-sphère parfaite de cristal violet pour me remercier d’avoir mis fin à son calvaire. Il m’a raconté qu’il avait invoqué trois homoncules pour accomplir les tâches ingrates. Il n’arrivait pas à expliquer comment ses serviteurs avaient réussi à se rebeller et à prendre le contrôle de son esprit.
Extrait de « Corps et âme » d’Arbin, paladin de Gudiou.