La tombe de Joled
Le prêtre roi Joled fut sans aucun doute le plus clément des régents du culte de Brinka. Joled était un homme de taille moyenne, bedonnant, avec une démarche des plus chaloupés. Mais malgré cela, une impression de grâce et de supériorité émanait du personnage. Il gouvernait son royaume avec justesse, et faisait preuve d’une grande générosité envers ses fidèles.
Le roi, tout autant pieux, raisonné et intelligent qu’il put être, avait une peur démesurée de tout ce qui pouvait perturber sa vie dans l’au-delà.
Dans un élan de folie, Joled fit entreprendre la construction de sa dernière demeure bien avant l’heure de son déclin. Toutefois, il fit le choix judicieux de bâtir son tombeau à Woldavi. Un petit hameau niché au creux d’une vallée reculée des montagnes verdoyantes de Praeldant. Cette paisible petite bourgade, littéralement coupée du monde, est l’endroit rêvé pour reposer en paix pour l’éternité. Le roi, entouré de ses magiciens les plus talentueux, fit concevoir un tombeau inviolable, aux allures d’un véritable labyrinthe magique.
L’entrée de la tombe se trouve au centre de Woldavi, dissimulée dans un imposant bosquet de chêne centenaire, sous une épaisse stèle de granite blanc qui constitue le sol d’un kiosque en bois finement sculpté et ornementé.
A la mort du roi, deux grands prêtres du culte et quatre de ses meilleurs guerriers furent sélectionnés pour avoir l’immense privilège de pratiquer le Kaen’ Drah Cha. Ainsi, au travers de ce rituel ancestral, ils purent honorer une dernière fois leur souverain bien-aimé, en offrant leur vie en sacrifice pour l’accompagner et le protéger dans le royaume des morts.
Au premier coup d’œil, la construction souterraine d’un style assez classique pour l’époque, ressemble à si méprendre aux tombes des autres souverains du royaume.
Deux imposantes représentations du dieu Brinka trônent fièrement dans le hall, chacune de ces statues dissimule un passage secret. La grande salle principale, avec sa multitude de colonnes de granite soutenant d’incroyables arcades, est illuminée par deux grands braséros aux flammes éternelles qui reposent dans un bassin d’eau claire et pure comme le cristal.
De part et d’autre de cette salle se trouvent deux cryptes renfermant les ouvriers morts pendant la construction de l’édifice souterrain. Ainsi que plusieurs chambres funéraires renfermant les sarcophages en marbre des deux prêtres du culte, et les quatre autres beaucoup moins reluisant des fidèles guerriers.
La chambre funéraire du roi, qui habituellement se trouve derrière la porte située en face de l’entrée, est ici habilement dissimulé grâce à un redoutable sortilège de portes magiques. Les passages secrets sous les statues conduisent à deux pièces exigus, baignées dans une lumière douce et tamisée, contenant chacune un majestueux autel en marbre blanc. Un plateau à offrande en argent, décoré de belles arabesques sublimées par la lumière vacillante des bougies, repose sur chacun des autels. Des symboles complexes, entourés de plusieurs arcs de cercle et entrecoupés de lignes de différentes longueurs, sont gravés au dos de chaque plateau. Il faut briser les deux sceaux magiques pour désactiver le sortilège qui empêche d’accéder au tombeau royal.
Le roi, comme tous les nobles et influents du royaume, fut enterré avec de nombreuses richesses, dont une particulièrement intéressante. La sacro-sainte relique, l’anneau de Raghal Zek’ Brinka, le créateur du culte, aujourd’hui considéré comme un dieu.
Un grand hall précède la chambre funéraire royale. Deux statues de golems d’argile surplombent le le passage et veillent sur la sépulture de Joled. Ces deux monstres de glaise s’animent dès qu’une présence étrangère est détéctée. Ils se mettent alors à poser en boucle la même question, avec une voix graveleuse et monotone. « Salutations visiteurs. Seuls les êtres éclairés se voient autorisés à passer. Connaissez vous la réponse à la grande question ? Le cas échéant, nous vous conseillons de repartir ou nous devrons employer la force pour vous y obliger. »
Les golems se désactivent si les visiteurs énoncent une des citations favorites de Joled : « Seul le temps aportera assez de sagesse pour entrevoir une réponse. ».
L’unique héritier de Joled était quant à lui tout le contraire de son ainé. Il gouverna le royaume avec mépris et fit preuve d’une telle cruauté que beaucoup souhaitaient son assassinat, et c’est évidemment ce qui arriva. À la suite de la mort du jeune roi, de nombreux conflits éclatèrent. Les petits seigneurs locaux se déchirèrent dans de violents affrontements, et les survivants proclamèrent leur indépendance. Le culte de Brinka sombra petit à petit dans l’oubli.
Quelques décennies plus tard, le culte connut un regain important de fidèles, et par conséquent de popularité. Il refit réellement surface avec le couronnement, par le conseil des sages de l’antique cité d’Erathea, d’un jeune prêtre roi. Mais le pauvre malheureux lutte en vain pour imposer l’ancien dogme et reconstituer l’unité au sein du royaume. Egmond, l’intendant du nouveau souverain, recherche un groupe d’aventuriers capable de récupérer l’anneau de Raghal Zek’ Brinka.
Muni de cette puissante relique, le jeune prêtre roi sera enfin en mesure d’imposer la voix du culte de Brinka afin de rassembler les différents clans, et ainsi mettre fin à des années de discorde et de chaos au sein du petit royaume.
Fonctionnement des portes magiques :
sort actif :
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Les portes N°1,2, 3,4, 5 et 6 mènent à la porte N°7 et 8. Vous pouvez choisir d’alterner à chaque fois entre les portes N°7 et 8, ou de procéder totalement au hasard pour augmenter la sensation de confusion.
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Les portes N°7 et 8 mènent à la dernière salle visitée.
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Sort désactivé :
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La porte N°7 mène à la porte N°9 qui est le tombeau du prêtre roi Brinka.
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Les portes N°1,2, 3,4, 5 et 6 mènent à la porte N°8.
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La porte N°8 mène à la dernière salle visitée.
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Note : Si les Pjs souhaitent quitter la tombe sans avoir découvert l’existence des passages secrets, amusez-vous un peu à les faire tourner en rond avant qu’ils ne se retrouvent à l’entrée de la tombe.
L’anneau de Raghal Zek’ Brinka :
L’anneau émet une légère vibration quand une personne ment à son porteur dans un rayon de 5 pieds.
L’anneau peut aussi permettre d’insinuer des idées dans l’esprit d’autrui. Le porteur doit faire effectuer à l’anneau une série de rotation autour de son doigt, en même temps qu’il récite une sorte de formule mentale incluant le nom complet de la cible. Ce grand pouvoir n’est pas sans danger, il requiert une grande partie de la force vitale du porteur. Ce dernier se retrouve totalement épuisé après son utilisation, dans l’incapacité d’entreprendre quoique se soit mise a par le fait de rester debout.