Le péage de Slakus
Les humains sont d’une stupidité sans nom ! Le col de Froide-Faucille est sur notre trajectoire de migration depuis quatre millénaires, et voici que ces hideux géants ont eu la bonne idée d’y construire une de leurs bâtisses ! À présent une grande palissade de bois se dresse sur notre chemin ! Le rapport de nos éclaireurs nous laisse perplexes : leurs propres congénères ne peuvent passer et doivent attendre qu’on leur ouvre la porte ! Il semble que parfois l’humain en charge de l’ouverture ne sache plus comment s’y prendre et les voyageurs sont forcés de faire demi-tour ! Notre ancien a émis l’hypothèse qu’il leur barrait volontairement le passage. Il me semble inconcevable que l’on puisse ainsi empêcher ses semblables d’aller et venir à leur guise. Enfin, comme le fait justement remarquer notre jeune Reine, que peut-on espérer d’une espèce qui construit des édifices jusqu’aux nuages pour ensuite les détruire à coup de jets de pierres. Malheureusement notre peuple est décimé, nos territoires se retrouvent éparpillés et morcelés depuis que ces géants à deux pattes pullulent et colonisent la moindre parcelle de terre. Notre jeune Reine dit qu’il nous suffit d’être patients, qu’étant donné leur tendance à l’auto-extermination, dans un siècle ils auront tous disparu. Espérons qu’elle dise vrai, car notre petit peuple ne leur survivra pas plus longtemps.
Extrait des mémoires perdues du petit peuple.
Texte écrit par Sirpë Ráma