Le sanctuaire du crapaud
Poursuivant ma route vers le nord, très désappointé par l’accueil reçu dans le dernier village visité j’eus la surprise de voir mes porteurs déguerpir en criant « Yoularki ! Yoularki ! » quand je décidai de prendre un petit sentier qui serpentait vers le bas d’une vallée forestière. Heureusement, ils me laissèrent l’âne. Je chargeai sur son dos les choses indispensables, à savoir mes caisses de parchemins et d’encre, mes plumes, mes livres et aussi quelques trucs moins utiles comme de la nourriture, de quoi boire et des vêtements. Au bout du sentier, je découvris une grande clairière qu’on ne devinait pas depuis le haut de la vallée. Un rempart à moitié en ruine délimitait un cercle fait de blocs imposants taillés dans une pierre que je ne connaissais pas. Par contre, s’il y a quelque chose que je sais reconnaitre, c’est bien les signes étranges de cultes sanguinaires. D’étranges traces au sol, comme des étoiles cerclées balisaient certainement les points clés qui, une fois activés, devaient invoquer le monstre dont une affreuse sculpture trônait au milieu du cercle ésotérique. N’écoutant que mon courage, je pris la fuite, sans demander mon reste, précédé par mon âne.
Extrait de « Mon voyage par monts et par vaux » d’Aldalberon de Jen, archiviste cartographe.
Texte écrit par Rodrigo Arramon : L’Effilocheur de Brumes