La grotte de Merutom
Tout petit déjà, ces mystérieuses créatures me faisaient rêver. (Non pas que je sois particulièrement grand maintenant que l’âge m’a rattrapé). Mon vœu le plus cher était d’en chevaucher une un jour. Je connaissais toutes les légendes qui couraient sur ces magnifiques animaux : toucher leurs cornes porterait bonheur. On prétend même qu’ils exaucent les souhaits de quiconque comprend leur langage. J’ai passé ma vie à les rechercher. Ma persévérance a été récompensée lorsqu’enfin j’ai découvert leurs traces dans une forêt impénétrable et touffue. Elles conduisaient à une caverne dont les entrées étaient camouflées par des cascades de lierre rose et argent. Et c’est là que je les ai vues. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ces discrètes créatures étaient en fait grégaires… et plus hautes que moi ! Elles dépassaient tout ce que j’avais pu imaginer : leur spirale de nacre, leur peau dorée qui luisait doucement dans l’obscurité de la caverne, leur taille exceptionnelle ! Elles venaient brouter d’étranges végétaux chatoyants qui changeaient de couleur chaque fois qu’une de leurs feuilles disparaissaient. J’ai pris mille précautions pour ne pas les effrayer mais cela s’est avéré inutile. Je suis encore pantois de la facilité avec laquelle j’ai pu les approcher, les toucher, et les monter ! Oui, je suis fier de clamer que je suis le premier mortel à avoir jamais chevauché un escargot.
Rêveries d’un gnome par Gimus Petitbois.
Texte écrit par Sirpë Ráma